Du 26 avril au 11 mai, le salon de cette année a une tonalité particulière puisqu’il y a cent ans que l’association des Amis de Moret et de sa Région a été fondée.
Le Salon lui-même n’est certes pas centenaire mais les fondateurs de l’association ont montré dès l’origine combien ils se souciaient que l’art fût présent à Moret.
C’est ainsi qu’on peut lire en 1928, dans l’un des premiers numéros de la revue (laquelle, rappelons-le n’a existé qu’à partir de 1927), sous la plume d’Eugène Moussoir, une énumération des objectifs de l’association dont voici un extrait :
Aider au développement et à la bonne renommée de notre petite cité, en faisant le meilleur accueil possible aux touristes et surtout aux si nombreux artistes qu’attire la ville de Sisley.
N’est-ce pas les artistes qui ont porté dans l’univers entier le nom de Moret et nous valent des milliers de visiteurs qui, chaque année, se pressent dans nos murs.
N’est-ce donc pas le devoir et aussi l’intérêt de tous de joindre leurs efforts aux nôtres pour conserver à Moret son délicieux aspect de vieille cité médiévale ?
Il y a sans doute quelque ingénuité à dire les choses de cette manière, mais le propos atteste de la sincérité du souci que l’association a eu dès l’origine de la peinture et des arts.
Une autre conférence de 1928 fait part d’un projet d’exposition permanente de peinture, pendant la saison d’été – projet dont je ne sais s’il s’est concrétisé.
Et c’est après la guerre, qui, vous le savez, a durement touché notre association comme elle a touché tout le pays, que naît l’actuel Salon des Arts, dont la création est à peu près contemporaine de la naissance de l’École de peinture de Moret, sous les auspices de l’association.
Mais tout cela, c’est le passé dont nous procédons, sur lequel nous nous appuyons. L’important c’est le présent, c’est-à-dire ces couleurs, ces formes que nous avons sous les yeux, sur lesquelles le profane que je suis se gardera de rien dire – ça le le laisse à la commissaire de l’exposition, Régine Dubos –, sinon vous faire part de son enchantement, que, je pense, nous partageons tous. C’est-à-dire aussi les artistes eux-mêmes, parmi lesquels j’ai la joie de retrouver des visages qui commencent à m’être connus.
C’est aussi, tous ceux, à mes côtés, qui nous font l’amitié de prendre sur leur temps que je sais compté, et pour certains, je suppose, très compté, et que je remercie tous de s’être joints à nous. Merci aussi à la municipalité et aux agents de ses services techniques, à qui nous devons le montage matériel de l’exposition.